Cette maison fait partie des rares ayant survécu indemme à l’incendie de 1795. Le marchand Jean Reinshagen et sa femme Sarah Rittershaus l’avaient faite construire en 1785 sur les caves de deux plus anciens bâtiments, incendiés en 1780. A l’époque de sa construction, c’était la plus grande et la plus moderne maison de la ville. Les maisons ayant de hautes caves et des perrons devant leur porte d’entrée étaient typiques pour le côté-Sud de la place du marché et pour la rue haute (Hochstraße). La disposition des fenêtres sur sept rangées était unique pour la physionomie de la ville de cette époque. Le fait que les murs extérieurs de la maison étaient bâtis tout en pierre, fait preuve de la richesse du constructeur. Jusqu’à ce jour sont conservés l’escalier intérieur style Louis XVI et la jolie porte d’entrée, qui reflète la transition du style rococo au style Louis XVI.
La famille Reinshagen, de confession luthérienne, possédait des forges en aval de Jostberg qui ont donné le nom à la bourgade « Hämmern » (inscription de la parcelle au cadastre d’origine : « aux forges des Reinshagen » ). En 1788 eurent lieu dans cette maison les premières élections du consistoire de la paroisse luthérienne nouvellement fondée. Pendant l’occupation française vers 1800, la maison servit aussi de siège pour l’adminsitration municipale, faute de mairie. Jean Reinshagen mourut en 1812 au cours d’une querelle avec un voisin , ensuite la maison fut vendue. Elle appartint au milieu du XIX° siècle à la famille Volbach où y naquit en l’année 1861 le chef d’orchestre Fritz Volbach.
De 1904 à 1934 , l’ancienne maison des Reinshagen fit office d’internat du lycée municipal (St.Antoine). Le financement était pris en charge par le curatoire du pré-lycée de Neunkirchen sur la Sieg, dont les élèves devaient passer leur baccalauréat à Wipperfürth. Vu le grand nombre d’élèves, une annexe importante fut construite à l’arrière. Après la fermeture de l’internat St.Antoine en 1934, l’église catholique acheta le bâtiment dans le but d’utiliser les pièces au profit des associations écclésiales et pour l’enseignement religieux. Elle lui donna le nom du cardinal colonais, Charles Joseph Schulte qui fêtait ses 25 ans d’évêchée. Durant la deuxième guerre mondiale y furent hébergés des invalides venant de Bergisch Gladbach, lorsque l’établissement hospitalier de cette ville fut aménagé en hôpital militaire. A partir de là, le bâtiment fut utilisé en maison de retraite pour de longues années.
En 1987 le bâtiment arrière fut détruit et la substance historique fut rénovée et transformée en hôtel-restaurant.
Source: Heimat- und Geschichtsverein Wipperfürth, Erich Kahl
Traduction: Marie-Claude Danzeglocke
Audioguide: lu par des élèves du lycée St.Angela